« Par ici mademoiselle. Non , pas d’autographes s’il vous plait, elle n’a pas le temps. S’il vous plait, vous voulez bien me suivre ? »
C’est sous les crépitements des flashs et les cris de la foule que la jeune auteur prodige Luka Van H’ a assistée hier à une conférence de presse à propos de Aptonyme son premier roman dont l’adaptation cinématographique semble laisse semble laisser les salles pantoises. Luka Van H’ 19 ans, dont la nationalité change à chaque interview, s’est exprimée d’une voix calme et posée, ne révélant rien d’autre que ce que nous savions déjà.


« Comment vous faite pour être si brillante si jeune ? »
« Je n’ai pas le choix, j’ai une femme à entretenir. Il faut de l’argent pour ça. Je prefere lui offrir un bracelet en platine qu’un porte clé en fil de fer. »
Auteur plébiscitée par les ados et les bobos , mais aussi par la communauté intellectuelle qui reconnaît en elle une sorte de nouveau prophète, la jeune Luka Van H’ qui clamait hier soir être Suedoise d’origine, à crée l’evenement en arrivant à la première d’Aptonyme en compagnie d’une grande femme qui semblait irradier de bonheur à son bras.


« Et qu’allez vous faire maintenant ? »
« Je vis en Amerique, il y’a des tas de choses que l’on fait la bas sans avoir besoin de les dire. »

Mon histoire, ce sont ces quelques morceaux de papiers, des anciennes interview, des vieux articles à mon sujet, et aussi mon journal intime dont la dernière page est tachée de mon sang. Non… Ca ne regarde que moi en fait.

« La vie c’est une rupture. Une rupture au miroir comme la vieille chanson d’Adjani et Birkin »
« Ca sonne dépressif tout ça. »
« Vous savez je ne suis pas une jeune femme qui respire la joie de vivre. »


Je suis née au monde à 15 ans, ce qui n’est certes pas la plus banale des histoires. Je suis sure qu’a ce niveau la, vous vous en savoir d’avantage sur moi. Ais-je envie de vous en dire plus … ? Je ne sais pas vraiment si je peux me le permettre. Tout a commencé par une chute. C’est comme une vielle chanson de Goldman qui s’appelle « On Ira »… Je suis partie de nuit l’heure ou l’on doute, et j’ai atterri au bord d’une falaise normande. Je n’ai pas envie de parler de tout cela… J’ai envie de taire mes longues années au manoir familial dans le sud de la France, l’exode depuis la Suede. Je n’ai pas envie de parler de mon enfance, pour la simple et bonne raison, que je maudis celle ci. Mais puisque vous insistez… Allons y, ça sera fait, une bonne fois pour toute je suppose… Il faut bien en passer par la non ?

« Je m’appelle Luka’ qu’importe le reste… C’est qu’un nom ,… non ? Et puis l’enfance n’est qu’un mauvais reve à passer. Au fond… On oublie. »


Fille unique d’un couple d’aristocrates scandinaves, née dans un immense manoir dans les abords de la ville de Karlstatd en Suede, choyée, mais pas trop, habituée à vivre avec une cuillère d’argent dans la bouche, par une mère qui voulait faire de moi la petite fille modèle… J’ai passé les 15 premieres années de ma vie entre la Suede et la France, de pensions en internat, ne rentrant chez moi au fond que pour les vacances. J’en ai developpé une excellente culture, et une passion vivace pour les livres. La bibliothèque était alors mon seul refuge. Je n’ai pas vraiment eu d’enfance, père n’etait jamais la, mère était trop occupée avec le pasteur… C’est une histoire un peu trop banale pour être racontée comme ça. J’etais la fille unique de parents qui voulaient me formater à leur maniere, selon leurs souhaits. Ca n’a pas marché, j’avais quinze ans quand je fuguais vers un monde nouveau, sans qu’ils ne tentent avec trop d’efforts de me rattraper. Oui, il paraît qu’ils cherchèrent au début… Mais ils ont vite abandonné. Pere avait mieux à faire, pour rapporter plus d’argent à la maison, et Mere au fond, s’était rendu compte que je ne serais jamais sa petite princesse. Je crois que depuis ce jour la, je ne leur ai jamais manqué.

La reciproque est vrai.

La suite, c’est une chute sans fin, les rues froides de la vieille Europe, une guitare usée, un feu de camps, mes cheveux qui s’eparpillent au gré du vent et une chute encore. Je ne me souviens pas vraiment de cette nuit la, je sais juste qu’a mon réveil j’etais dans le lit d’une grande et belle jeune femme qui avait bandé mes membres endoloris et soignée quelques coupures. Un ange en somme. Je l’ai toujours consideré comme cela je crois. J’avais 15 Ans, c’est la que commençait ma vie.

« Hey’, c’est pas si mal comme prénom non… ? Je pourrais m’appeler Gertrude, mais ça serait vachement moins moderne. »


Les années passaient et malgré le malheureux bonheur qui planait sur moi comme une ombre grisâtre, j’ai survécu. J’ai survécu à mes études , et j’avais 19 ans quand mon premier bouquin à été publié et plebiscité par le public. Je goutais au succès, a la célébrité… Mon ego déjà surdimensionné en prit un coup en plus… mais au fond, je rentrais toujours dans mes converses et c’était tout ce qui comptait. Non, ça serait mentir, elle aussi elle comptait pour moi. Jude, la femme qui m’avait sauvée… mon éditrice, et aussi bien plus que ça… quelque chose dont je n’ai pas envie de parler, mais dont je n’ai jamais eu honte non plus. J’étais un peu, comme… comme une jeune femme heureuse en fait.

Ca ne devait pas durer. Ca ne dure jamais ce genre de choses la.

« Ca va, ça vient… Et puis au pire moment, je crois que ça fait Bang. C’est comme un coup de feu , un éclair vermeil dans la nuit. »


Amaranth… Etats – Unis. Il s’est passé quelque chose. En fait, elle est morte. Je n’ai pas envie de vous en parler… ? C’etait probablement un vampire, ou quelque chose dans le genre… Je prefere me taire. Ca ne vous regarde pas. Peut être que c’etait un loup garou en fait ? Je ne sais pas… Ou plutôt si. Bien sur que je le sais… Vous voulez la vrai histoire… ? Elle s’est fait mordre. Je suis restée a ses cotés… Elle est devenue vampire, mais ce sont les humains qui l’ont tuée… Les humains, un chasseur je crois. Ou une sorcière. Je hais les chasseurs… Oui. Il ne faut pas se leurer, moi je sais ce qui se passe dans cette ville, il faudrait être cinglé pour ne pas le savoir. Ou aveugle. Je ne suis aucun des deux…

« Que moi sans toi c’est comme un rire… Qui trouve pas, vers ou mourir. »
{Saez}

La vie suit son cours. Tout demeure noir autour de moi, mais je tache de survivre… Je parcours les bars ,j’ecume les nuits… J’ai gouté à des choses auxquelles je n’aurais jamais touché. Mais je demeure… Fidele à moi meme. Et surtout je prend mon boulot très a cœur… Quand je…. Quand je ne finis pas la tete appuyée sur des feuilles que j’essaye de noircir en vain, une bouteille de martini non loin….
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